TROISIÈME SALON DES VOIS MORTES

(ce vieux Siébert fait la grêve de Facebook mais il est évidemment derrière cette infâme machination)
(vous noterez que Lilas a encore tapé fort pour l'affiche !)

Les Voix Mortes, c'est un salon des écrivains dépendants (à la littérature et à des tas d'autres trucs). Y a beaucoup d'auteurs que vous n'y verrez pas. Presque tous, en fait. Tous ceux dont vous connaissez les noms et la tronche, vous ne les verrez pas, qu'ils soient bons ou mauvais c'est pas la question. Y aura pas Djian, y aura pas non plus Moix, y aura pas non plus Angot. Aux Voix Mortes, y a surtout des écrivains dont vous n'avez jamais – ou presque – entendu parler, en tout cas des écrivains qui passent pas chez Ruquier ni à France Inter, dont Télérama ne parle pas, et Vice non plus. C'est à ça qu'on sert. À vous montrer ce que vous ne voyez pas. Les auteurs qu'on invite aux Voix Mortes, c'est comme des girolles. Quand on connaît les bons coins, on peut s'en faire des ventrées impressionnantes. Seulement, voilà. Les bons coins, faut les connaître.

Cette année, il y aura quatre soirées. Elles se dérouleront toutes au Raymond Bar, à Clermont-Ferrand, entre 21 heures et la fin des temps, en général on termine quand le dernier soiffard s'est transformé en poussière argentée dans la lumière absurde d'un matin qu'on espérait bien ne jamais voir arriver – et à ce moment-là il est temps de commencer l'after.

La première soirée aura lieu le 3 novembre ; la suivante, le 3 février. L'entrée coûte cinq euros, l'alcool entre un et deux euros, le fric tombe directement dans la poche des artistes, leur fortune ne dépend donc ni de la DRAC, ni de Orange, ni des Inrocks, mais uniquement de vous.

LE 3 NOVEMBRE :

— Il y aura des lectures et des performances à l'occasion de la fête de sortie de la revue Remugle, mises en musique par François Arbon.

— Il y aura une lecture de Sébastien Gayraud (romancier cauchemardesque et essayiste tordu, spécialiste du cinéma mondo et de Joe d'Amato) à l'occasion de la fête de sortie du Gorezine, mise en musique par Gonzzalezz.

— Il y aura une performance de Point Invisible. Le duo se produira sous le nom de Ennemis de la Réalité et au lieu de faire leur géniale zouaverie habituelle, ils en feront une autre : à la place de brailler, ils liront des textes. La musique restera inchangée par rapport à d'habitude, c'est-à-dire qu'elle sera folle, imprévisible, violente.

— Il y aura une lecture de Marlene Tissot. Marlène Tissot est une des meilleures de sa génération. Vous l'avez peut-être vue aux Voix Mortes d'il y a deux ans. Vous l'avez peut-être vue ailleurs, ou bien vous avez lu sa fiction ou sa poésie, douce et brutale, amère et tendre, qu'elle publie depuis bientôt dix ans dans des revues, sur son site Internet ou dans quelques livres qu'il faut posséder, quitte à mordre les mollets de son libraire pour l'encourager à passer commande plus vite que ça.